Réfléchir et agir de manière collective pour l’avenir de l’Afrique de l’Ouest


 

 

Depuis bientôt deux ans, je me suis engagé dans le projet ambitieux WATHI (http://www.wathi.org/). L’idée de mettre en place un cadre de réflexion et d’action au service des citoyens de l’Afrique de l’Ouest a rencontré tout de suite mon assentiment.

J’ai souvent entendu des Africains se désoler de la situation dans nos pays en entonnant des discours fatalistes. Combien de fois ai-je entendu des phrases comme « rien ne changera » ou « le développement, ce n’est pas pour nous Africains » ? Lorsque vous parcourez le continent et que vous allez à la rencontre des Africains de la diaspora, vous percevez que ce discours défaitiste ne fait pas écho à toutes ces initiatives qui fourmillent un peu partout.

« Mais la révolution doit être d’abord et avant tout citoyenne. Le citoyen conscient des enjeux, qui souhaite apporter sa pierre face à ce besoin transformationnel dans son pays, est celui qui va produire du changement ».

Vous sentez cette volonté de faire bouger les lignes. Il y a cette envie de relever des défis et de montrer au reste du monde que l’Afrique a de belles choses à proposer. Longtemps, on a présenté le développement de l’Afrique comme une affaire d’élites. Un petit groupe devait montrer la voie à une majorité « silencieuse ». Mais la révolution doit être d’abord et avant tout citoyenne. Le citoyen conscient des enjeux, qui souhaite apporter sa pierre face à ce besoin transformationnel dans son pays, est celui qui va produire du changement.

C’est à cela que nous invite le think tank citoyen WATHI. J’ai adhéré à ce projet car les trois dimensions proposées par WATHI dans sa vision m’ont toujours interpellé. Le souci du travail bien fait dans toutes nos entreprises et peu importe notre niveau de responsabilité. Je n’irai pas jusqu’à parler de « culte du travail » qui me semble trivial mais il s’agit de nous dire que si nous voulons transformer les choses de manière durable, nous devons placer l’excellence et le souci de la qualité dans notre travail au quotidien. Cela passe également par le choix des hommes et des femmes qui vont incarner cet état d’esprit à tous les niveaux de la société.

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La deuxième dimension qui a attiré mon attention dans le projet WATHI est la volonté de partager des connaissances, d’initier des débats de fond et de poser comme préalable que tous les citoyens sont légitimes pour s’exprimer et contribuer sur tous les sujets. Le défi est d’intéresser les citoyens aux débats sur les enjeux les plus cruciaux pour la région. En deux ans, WATHI a initié des débats sur la corruption, l’emploi des jeunes, l’enseignement primaire et secondaire, la santé de la reproduction, le développement de l’agriculture et d’autres sujets importants pour nos pays. La plateforme de WATHI a permis de disséminer des connaissances sur chacune de ces thématiques. Sur les réseaux sociaux, les jeunes et les moins jeunes ont pu échanger et formuler des pistes d’action et des solutions.

« En deux ans, WATHI a initié des débats sur la corruption, l’emploi des jeunes, l’enseignement primaire et secondaire, la santé de la reproduction, le développement de l’agriculture et d’autres sujets importants pour nos pays ».

Dans le cadre du débat sur l’enseignement primaire et secondaire dans les pays de l’Afrique de l’Ouest, je me souviens de cette jeune fille en classe de seconde scientifique dans une vidéo réalisée par WATHI qui demandait la mise en place d’un laboratoire dans son école pour accroître les capacités des jeunes dans le domaine des sciences. Nous relevons à juste titre qu’il est de plus en plus difficile d’intéresser les jeunes aux débats sérieux dans nos pays mais lorsqu’on les convie dans nos plateformes de discussion, on remarque qu’ils ont des choses à dire. Pas seulement des revendications mais des propositions pertinentes.

Les débats de WATHI font l’objet d’une synthèse dans un document appelé « Mataki » (qui signifie « mesure » en langue Haoussa, la plus parlée de toute l’Afrique de l’Ouest). Ce document propose cinq recommandations opérantes et réalistes sur les thématiques débattues à partir des propositions formulées par les citoyens. La durée de ce débat virtuel par articles et commentaires interposés qui est de trois mois et la diversité des contenus marquent la singularité de WATHI comme plateforme de dissémination de connaissances et de recommandations sur la région ouest-africaine.

« C’est en agissant collectivement que nous arriverons à changer les choses et à transformer nos Etats ».

La troisième dimension de la vision de WATHI, et celle qui selon moi est la plus fondamentale, est de mettre en avant dans toutes nos actions l’intérêt collectif au détriment de l’intérêt particulier .Quelle que soit notre position dans la société, tous nos actes doivent refléter cette volonté d’agir pour la communauté. C’est en agissant collectivement que nous arriverons à changer les choses et à transformer nos Etats. Le président Nelson Mandela disait qu’« aucun de nous, en agissant seul, ne peut atteindre le succès ». Nous devons consacrer tous nos efforts à œuvrer dans le sens de l’intérêt collectif pour bâtir des sociétés plus fortes et résolument tournées vers le changement. C’est une des missions du think tank citoyen WATHI et c’est le sens de mon engagement.

Babacar Ndiaye, le 18 septembre 2017

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